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Je reviens bouleversée par ce que j’ai vu en Palestine
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David Annie

Parti communiste français
Savoie

Le 21 avril 2009,

Introduction de la conférence de presse donnée par Annie David à son retour de Palestine

A l’initiative de l’ANECR et de l’AJPF, association des villes françaises jumelées avec des camps palestiniens, je me suis rendue en Palestine et Israël, pour participer à l’opération " un avion pour la paix " ; nous étions 108 personnes ; parmi nous : 85 élus nationaux et territoriaux (sénateurs, conseillers régionaux, conseillers généraux, maires...) accompagnés de représentants du monde politique, syndical et associatif, de journalistes, dont le directeur de l’Humanité, Patrick le Hyaric et d’une équipe de télévision, du cinéaste Robert Guédiguian, du photographe Pierre Trovel, d’un avocat et d’un documentariste. Notre délégation était représentative d’une grande diversité d’origine et de territoires, répartis dans toute la France, et de plusieurs sensibilités de gauche. Nous nous étions donnés comme mission d’être des " passeurs de PAIX "...

C’était mon premier séjour au Proche Orient et bien que je sois informée de la situation vécue par le peuple de Palestine, je reviens bouleversée par ce que j’ai vu. Car entre " savoir " et " voir ", il y a presque un abîme ! Et le choc est partout ; dès l’aéroport, où les membres de notre délégation dont le nom à consonance maghrébine sont retenus plusieurs heures pour des contrôles ! 11 sur 53 ! Puis à chacun de nos déplacements en bus et à chaque contrôle de notre car, la présence de ces élus agaçait la sécurité israélienne. Mais pour nous, cela n’a duré que 4 jours. Puis dans chacune de nos visites, qu’il s’agisse des quartiers de Jérusalem, ou des camps de réfugiés ; la présence des militaires, principalement des jeunes, armés et arrogants, m’a le plus frappée. Et le choc, encore, dans Jérusalem Est, territoire palestinien destiné à être la capitale de la Palestine ; plusieurs maisons ont été vidées de leurs habitants palestiniens, et d’autres le sont régulièrement, pour laisser la place à des habitants israéliens, qui s’empressent de faire flotter leur drapeau au sommet de la maison.

Ainsi, en plein Jérusalem Est, des drapeaux israéliens flottent au milieu des habitations palestiniennes, par pure provocation ! Car la politique de la colonisation est loin d’être terminée, malgré les images très médiatisées du retrait des colons de la bande de Gaza : en même temps que l’armée israélienne détruisait les maisons de ces colons, le gouvernement israélien émettait des arrêtés d’expulsion pour installer d’autre colons à Jérusalem Est ! Et cela dans toute la Cisjordanie puisque environ 170 colonies sont aujourd’hui recensées... Puis ce fut la visite des camps de réfugiés, et là encore le choc ; lors de la visite d’un camp en bordure de Jérusalem, camp cerné par le mur et des barbelés où nous étions rentrés en bus par un check point, nous avons pu constater l’arbitraire des décisions prises par ces jeunes gens : ils nous ont refusé la sortie par un deuxième check point sans raison, alors que des palestiniens qui allaient et venaient dans ce camp ont pu l’emprunter quelques instants avant nous : mais devant notre délégation dont ils ont bien compris que nous venions voir les conditions de vie dans ce camp, et devant notre guide pourtant le responsable de l’organisation du camp, ils ont décidé de ne pas nous laisser sortir... sans doute pour humilier notre guide !

Dans ce camp, le choc fut multiple car nous avons longé le mur de la honte, nous avons vu les barbelés, passé les check point, constaté l’arbitraire des militaires, la destruction de certaines maisons et dans le même temps nous avons côtoyé des femmes et des hommes " debout ", attachés à obtenir leur Etat, conformément aux résolutions internationales et déterminés à ce que leur droit soit reconnu ; nous avons croisés des enfants, insouciants et rieurs, malgré la difficulté de leur vie quotidienne ; dans la plupart des camps, il n’y a pas d’école, ces enfants sont obligés de passer les check point matin et soir, et donc montrer leur laisser passer, pour être scolarisés, mais aussi pour se soigner, pour voir leur famille restée hors du camp....

Ces enfants étaient heureux de nous rencontrer et ils ont souhaité nous chanter un chant : c’était en quelque sorte l’hymne national, qui parle de justice pour le peuple palestinien mais au prix des armes et du sang.... Nous nous sommes demandés si la paix pourrait triompher ... Le choc encore en longeant le futur tramway, construit par Alstom, qui va comme le mur unir les colonies sans desservir Jérusalem Est : le tramway de l’apartheid ! Pourtant, Jérusalem est la preuve que la cohabitation est possible : j’ai pu me rendre au mur des lamentations, sur la place des mosquées et au saint sacrement, distant les uns des autres de quelques centaines de mètres ! Pourquoi ce qui était possible autrefois ne l’est plus aujourd’hui ? Puis choc enfin en nous rendant à Tel Aviv, car à moins d’une heure de route, nous avons eu l’impression de changer de pays : les rues, les passants, les commerces, rien n’était identique : comme si le conflit israélo palestinien n’était concentré qu’à Jérusalem. Nous avons rencontré là des militants Israéliens pour la PAIX et leur courage, leur détermination, leur vision sont impressionnants dans un pays désormais dirigé par l’extrême droite, " le plus à droite de l’histoire de notre pays ", nous ont-ils confié ; Cette rencontre nous a permis de retrouver notre espoir d’une solution pacifiste de ce conflit.

Avant de répondre si vous le souhaitez à quelques questions, j’aimerais en quelques mots résumer mon ressentiment : - choc de cette politique de destruction par le gouvernement israélien des habitations des palestiniens ; - choc de la politique de colonisation, politique du " gruyère " qui empêche tout espoir de voir naître un jour un Etat Palestinien viable ; - choc du mur de la honte qui amène à un apartheid, viole les droits élémentaires des palestiniens et nie l’accord des 22% du territoire historique de la Palestine pour la création de son Etat ; - choc des 11 000 prisonniers palestiniens, dont le tiers des membres de leur parlement ; - choc de la présence provocatrice des militaires ; - mais aussi émotion devant la dignité, le courage et la détermination de tout un peuple pour obtenir une solution pacifiste à la création d’un Etat juste et viable ; - espoir d’un règlement pacifique de ce conflit par l’instauration de deux états viables et indépendants ; - volonté de témoigner de cette situation pour alerter largement l’opinion publique et faire ainsi pression sur les gouvernements européens, pour que le processus de la création de deux états indépendants et durables soit enfin engagé, seul processus capable d’assurer la PAIX dans cette partie du monde !

- Sur le site des élus du groupe CRC-SPG



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